Togo : la sexualité précoce des jeunes au cœur des préoccupations

Les adolescents s’offrent de plus en plus au sexe et ne pensent qu’à la sexualité à leur jeune âge. Un phénomène qui prend une allure importante dans les pays notamment au Togo. Des élèves qui s’adonnent au sextape sur les réseaux sociaux ou enceintées par des enseignants, camarades de classe ou de quartier. Ce sont des faits qui relancent le débat sur la sexualité précoce des enfants.

Près de 16 millions de filles âgées de 15 à 19 ans mettent au monde des enfants chaque année dans le Monde et 70 000 adolescentes, par an, meurent des suites de complications de la grossesse et de l’accouchement selon Plan International. Face à ces chiffres en hausse chaque année, des citoyens pointent du doigt l’occidentalisation de la société.

La diffusion de séries télévisées et l’avènement d’Internet éloigneraient les enfants des bonnes mœurs et de la coutume qui veulent que les relations sexuelles ne se pratiquent que dans le cadre du mariage. « Avoir des relations sexuelles tôt est devenu un phénomène de mode », constate Gaëlle, 45 ans, infirmière et mère de trois adolescents. Selon elle,  « les jeunes imitent les Européens et les Américains à travers Internet et les séries télévisées. Maintenant, ils téléchargent des films pornographiques sur leurs téléphones portables et les visionnent à longueur de journée. »

Basile, 40 ans, informaticien, enfonce le clou : « Il m’est arrivé de voir dans les rues de Lomé, pendant la nuit des garçons d’à peine 12 ans faire l’amour avec des filles au pied des manguiers. Le meilleur moyen de faire face à cette situation est d’informer les plus jeunes sur les dangers d’une sexualité précoce. » 

Pour Afi Kpokli, sexagénaire, jardinière d’enfants à la retraite, ce sont les parents qui sont responsables des dérives sexuelles des enfants. « Dès l’âge de 10 ans, certains parents procurent des téléphones portables à leurs enfants. Il ne faut pas s’étonner après qu’ils aillent voir des films pornographiques qui circulent de nos jours partout. Pis, il y a des mamans qui au lieu d’éduquer leurs filles les poussent dans les bras des hommes pervers pour de l’argent ».

Des affirmations que ne partage pas entièrement Kayissan Wilson, 45 ans, mère de quatre enfants. Elle admet que certains parents ne jouent pas leur rôle, mais estime que les jeunes se détournent trop souvent des valeurs qui leur ont été transmises. « Les jeunes filles ont souvent de mauvaises fréquentations et sont de plus en plus matérialistes. 

À mon époque, se remémore-t-elle, il était impossible de se comporter comme elles le font. Nous restions près de nos mères pour les aider dans les tâches ménagères. Tu ne pouvais même pas ramener à la maison un objet qui est au-delà de tes moyens ou ceux de tes parents. En tout cas chez moi à la maison, ces règles sont toujours d’actualité. Soit tu t’y soumets, soit tu restes avec moi ou tu t’y opposes et tu pars vivre ailleurs », renchéri la retraitée. 

Le manque d’informations et d’éducation sexuelle à cause des tabous liés au sexe, et la fuite de responsabilités des parents sont entre autres, la base de cette sexualité précoce des adolescents. Il faille donc renforcer les programmes d’éducation sexuelle et reproductive des jeunes et rouvrir le cadre familial aux adolescents sur les questions dites « tabous ».

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