Cour d’assises : un père de famille condamné à 10 ans pour avoir abusé d’une fillette de 4 ans

Il est 23h. Awou Messan, 38 ans, conducteur de taxi-moto à Lomé et père de trois (03) enfants est rentré ivre comme à l’accoutumée. Très vite, il s’est allongé sur une natte dans la chambre à coucher de son bienfaiteur, Komi Ehon qui l’hébergeait depuis un trimestre. Il partage cet espace avec la petite Elise, âgée de quatre (04) ans, qui se couche au pied du lit de ses parents. À 4 heures du matin, Komi Ehon a été tiré de son sommeil par un bruit inhabituel dans la chambre. Éveillée à son tour, la marâtre d’Elise trouve cette dernière à moitié nue sous la même couverture qu’Awou Messan. Après avoir redressé la petite Elise, elle sombre de nouveau dans le sommeil. 

Elle fut éveillée à nouveau par les gémissements de sa fille. Cette fois-ci, elle surprend Awou Komi en plein ébat sexuels avec la petite Elise. Après avoir retiré Elise à son bourreau, elle observe à l’entre-jambes de la victime des traces de sperme et de sang. Pris en flagrant délit Awou Messan feint de quitter le domicile pour ne revenir que cinq (05) heures de temps après son délit, prétextant être sorti plus tôt pour rendre visite à un ami. 
 Ces faits remontent à la nuit du 11 au 12 juin 2013 dans un quartier périphérique de Lomé.

Le bourreau a été interpellé par la police et déposé à la Prison Civile de Lomé le 13 juin 2013, après avoir reconnu les faits.
Comparu ce 06 mars 2018 devant la Cour d’assises de la Cour d’appel de Lomé, Awou Messan impute son acte qualifié de « malheureux et désolant » par son avocat Me Koko Dzoka, à sa dépendance à l’alcool suite à un accident de circulation. Selon le rapport d’expertise mentale, Awou consomme quotidiennement un quart de litre d’alcool.  

Malgré la clémence implorée par l’accusé, son avocat et la partie civile, la Cour a rejeté toutes circonstances atténuantes et n’a pas non plus retenu la situation aggravante qu’est l’état d’ivresse. Elle prononce une peine de dix (10) ans de réclusion criminelle pour « pénétration et attouchement sexuel sur mineur », selon la disposition de l’article 393 du Code de l’enfant.
L’accusé ayant passé près de cinq (05) ans en détention, il lui reste un quinquennat de séjour à la Maison d’arrêt de Lomé. Toutefois, il dispose de huit (08) jours pour faire appel de la décision de la Cour. 
La jeune Elise âgée à ce jour de neuf (09) ans et en Cour élémentaire première année (CE1) se porte bien, selon les confidences de la partie civile.

Celle-ci a essayé de soustraire l’accusé à la rigueur de la justice en retirant en 2015 sa plainte contre Awou Messan après un arrangement à l’amiable. 
Ce retrait n’a pas eu d’effet sur la procédure judiciaire qui a poursuivi son cours jusqu’à son épilogue. Ehon Komi ne prendra pas connaissance du contenu du délibéré de la Cour, puisqu’il a rendu malheureusement l’âme il y a un (01) an.

 
Jérémie Gadah

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