« Wrong Elements », un film consacré à la réinsertion des enfants-soldats

L’auteur de l’ouvrage « Les Bienveillantes » (prix Goncourt 2006) Jonathan Littell qui a passé plusieurs années dans l’humanitaire a présenté le 22 mars en France son premier film documentaire. L’écrivain réalisateur s’intéresse au devenir des enfants enlevés en Ouganda à partir de 1989 par « l’Armée de résistance du Seigneur » pour être engagé comme soldats.

« Wrong Elements », « Mauvais Éléments » en français revient sur la vie de trois de ces anciens enfants forcés à servir les intérêts du groupe armé dirigé par Joseph Kony. Revenant sur les lieux qui ont accueilli leur engagement forcé, ils se souviennent et travaillent la mémoire de cette période où eux-mêmes ont tué des civils.

Jonathan Littell rappelle les faits, interroge, filme les témoignages, avec la distance nécessaire. Il égrène au fil des séquences références historiques et images d’archives. Sans en abuser et sans porter de jugement.

Les freins de la réinsertion des enfants-soldats

En général, les enfants soldats repentis de la LRA sont acceptés par la société. Mais certains leur reprochent de toucher des allocations d’assistance ou d’éducation auxquelles les Ougandais qui n’ont pas été enlevés n’ont pas droit.

Geofrey l’un des acteurs du film a ainsi obtenu une bourse d’études qui lui a permis d’aller à l’université. Il est reproché également au gouvernement de mieux traiter les anciens de la LRA que leurs victimes, qui ont dû croupir des années dans des camps de réfugiés.

ancien enfant soldat

La situation est plus difficile pour les « ex épouses de guerre », souvent sexuellement traumatisées, avec tous les problèmes psychiques que cela pose. Dans leur immense majorité, les filles enlevées par la LRA sont sorties du bush avec des enfants.

« La majorité des enfants nés dans le bush, ne sont pas reconnus par le clan paternel. Et ils sont souvent rejetés par le clan maternel et/ou le nouveau mari du père », déclare  le réalisateur du film « Wrong Elements ».

Pour les ougandais les enfants qui sortent du bush sont contaminés par un mauvais esprit et donc ils porteraient malheur, et pourraient contaminer les enfants « sains » du clan. Ces enfants des filles enlevées par la LRA estimés à 5000, sont le plus souvent victimes d’une stigmatisation totale, sans aucun moyen financier pour les aider.

Djena.info

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