Togo : grossesses précoces en milieu scolaire, de la nécessité d’arrêter le phénomène

De 2009 à 2012, 5 343 cas de grossesses précoces en milieu scolaire ont été recensés au Togo. L’année scolaire 2010-2011, a enregistré un record de 1 838 cas avec un taux d’abandon qui oscille entre 13 et 18 % dans le secondaire et au lycée. La région des savanes est l’une des plus touchées par ce fléau avec 390 cas notifiés entre 2014 et 2015 dans 124 établissements scolaires. Ces chiffres qui émanent de la Direction régionale de l’éducation, attirent l’attention sur le fléau. Malgré les campagnes de sensibilisation des organisations de la société civile, le phénomène semble perdurer.

De plus en plus de jeunes filles tombent enceintes au cours de leurs cursus scolaires alors qu’elles sont en bas âge. Ces dernières années, le phénomène s’est beaucoup accentué. Des cas ont été constatés jusqu’au niveau du primaire où des jeunes filles dont l’âge tourne autour de 12 à 14 ans se sont vues contraintes à devenir des génitrices.

Les causes sont multiples selon Ghislain ALEDJI, Coordonnateur du Forum des Organisations de Défense des Droits de l’Enfant au Togo (FODDET), pour lui, la naïveté, les mauvaises fréquentations, l’irresponsabilité des parents, sont autant de facteurs qui contribuent à accroître le phénomène dans le pays.

« La plupart de ces cas se produisent en période de puberté. Les jeunes filles s’adonnent aux activités sexuelles parfois involontairement, malheureusement, elles ne prennent pas de précautions et tombent enceintes », précise Ghislain ALEDJI.

Généralement, les auteurs de ces grossesses sont les camarades, les enseignants, les conducteurs de taxi-moto ou des agents employés par les entreprises sur les chantiers ouverts.
Le forfait ainsi accompli, les conséquences sont énormes.

Les filles victimes se voient contraintes à abandonner l’école. L’absence d’activité génératrice de revenus laisse la future maman dans une situation précaire, entrainant une santé déficitaire chez la mère et le futur bébé. En cas d’absence de soutien de la part des parents, la jeune fille peut se retrouver dans la rue.

Pour arrêter le phénomène, le coordonnateur du FODDET propose quelques pistes de solutions. « On peut mettre fin à ce fléau en initiant des programmes de sensibilisation pour les enfants et surtout pour les parents. Le gouvernement doit trouver un moyen pour introduire l’enseignement de la sexualité à l’école depuis le cours primaire. Aussi, censurer les obscénités regardées à la télévision par les enfants dans les télés novelas », conseille Ghislain ALEDJI.

Charles da ERNESTHO

 

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