Sénégal : la révision du code de la famille divise

Les organisations de défense des droits de la femme du Sénégal s’offusquent contre certains articles intégrer dans le nouveau code de la famille, actuellement en révision dans le pays.

«Seul un homme peut être reconnu comme chef de famille, décidant de quasiment tout. De l’endroit où vit la famille, comment ou quand établir des documents administratifs à ses enfants, l’homme est le chef suprême de la famille. Il a aussi le choix de ne pas reconnaître ses enfants, et la recherche de paternité est interdite. Et la femme qui a cotisé toute sa vie pour une retraite si elle décède, rien n’est reversé à sa famille, époux ou enfants mineurs », ce sont quelques-uns des articles du code de la famille du Sénégal que dénoncent les organisations des droits de la femme.

«Dans l’intérêt de préserver les droits de la Femme et de l’Enfant, cette pétition s’érige pour réclamer la révision du code de la famille concernant certains articles que nous considérons comme une atteinte discriminatoire basée sur le genre en défaveur de la femme », a indiqué à nos confrères de BBC, l’activiste des droits des femmes Bineta Ndiaye, initiatrice d’une pétition.

La pétition a déjà comptabilisé en ligne plus de 5 000 signatures, dénonçant ces dispositions du code de 1972 comme une atteinte discriminatoire contre les droits des femmes.

Mais les féministes devront faire face aux conservateurs religieux qui proposent une adéquation entre l’obédience religieuse et le code de la famille. « Le code de la famille est un code consensuel adopté après d’âpres discussions et de négociations entre l’Etat et les autorités religieuses et coutumières. Sa révision imposera la même procédure. Ensuite, malgré l’évolution de la société, l’influence de la religion est forte et il faudra forcément en tenir compte », confie Aby Diallo à BBC.

« Nous avons besoin de revoir le code de la famille de fond en comble, car il y a des évolutions à prendre en compte. Il y a des considérations en prendre en compte et de la cohérence à avoir entre les différents textes et leur lien avec le code de la famille. Il y a l’approche genre le féminisme, mais aussi la position des religieux musulmans sur la question. Mais rien ne devra se faire sans tenir compte de l’islam sur ces questions sociétales majeures : notion de couple, santé de la reproduction, viol conjugal, PMA, avortement, autorité parentale… Il faudra des consultations inclusives », rencheri l’Imam Amadou Makhtar Kanté.

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