Maroc : 91 % des enfants sont victimes de violences

Au Maroc, 9 enfants sur 10 sont victimes de violences, selon un rapport l’UNICEF publié en juin 2017. Une situation alarmante que dénonce des organisations de défense des droits de l’enfant dans le Royaume chérifien.

D’après l’organisation onusienne 91 % des enfants marocains sont victimes de violences. Un chiffre qui figure dans le rapport intitulé : « Des progrès pour les enfants, avec équité, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord », publié il y a trois ans.

Cette violence physique, verbale, ou plus indidieusement psychologique, est généralement banalisée par l’entourage même de l’enfant, et  celui-ci la subit chez lui, à l’école, et même dans la rue, sans naturellement pouvoir se défendre.

Dans le pays, il est difficile de faire comprendre à un parent marocain qu’infliger une correction physique à son enfant, ou lui servir un discours qui le rabaisse, est un comportement plus destructeur que constructif pour celui-ci, explique Najia Adib, présidente Touche pas à mes enfants, une association de défense des droits de l’enfance.

« Nous avons reçu des cas de violence extrême. Certains parents blessent volontairement, séquestrent dans un placard, insultent et torturent leurs enfants pour les « élever ». D’autres infligent à leur progéniture des relations sexuelles accompagnées de tortures dès leur très jeune âge », affirme Najia Adib.

La maltraitance des enfants ne vient pas uniquement des parents. Les enfants ne sont pas à l’abri des violences en milieu scolaire, ou même dans la rue. La médiatisation de certains cas extrêmes a permis de faire un focus sur ce véritable fléau, qui laisse des séquelles multiformes, à vie, à l’enfant devenu adulte, alors même que ces violences subies sont tributaires du poids de tabous, et de non-dits, ou encore se retrouvent banalisées.

Le ministère de la Justice a enregistré en 2017, 5 980 cas de violences commises à l’égard d’enfants, dont 40 % (soit 2 403 cas) ont été des violences à caractère sexuel. Dans ce chiffre, on note 494 cas de viols, 1 544 cas d’atteinte à la pudeur de mineur avec violences, ainsi que 365 cas d’atteinte à la pudeur de mineur sans violences.

Ces statistiques sont cependant très peu représentatives de la réalité de ces violences dans la société. Les enfants victimes de violences sexuelles restent le plus souvent silencieux, parce qu’ils sont dans l’incapacité de verbaliser ce qu’ils ont vécu, déclare Sofia Habib.

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