Traite des personnes : des journalistes de deux pays renforcent leur capacité à Lomé

Une vingtaine de journalistes du Bénin et du Togo, sont en conclave du 20 au 24 février 2023, sur le Traite des êtres humains dans le Golfe de Guinée. Cette assise, réalisée dans le cadre du projet « Appui à la lutte contre la traite des personnes dans les pays du Golfe de Guinée », est financée par l’Union européenne et la France et mis en œuvre par Expertise-France.

À l’issue de cette formation de cinq jours, les journalistes togolais et béninois devront être en mesure de resituer la traite des êtres humains dans son contexte migratoire national, régional et transnational en saisissant les différents enjeux afférents : économiques, sociétaux, politiques, géopolitiques. Ils devront également maîtriser la terminologie de la traite (et des migrations) en sachant décrypter les termes et les expressions qui circulent dans l’espace public et médiatique.

Aussi, les professionnels des médias des deux pays, devront dorénavant, apprendre à lire et à décrypter les images, les figures et les représentations liées à la traite dans le cadre des migrations pour une meilleure pratique journalistique. Ils vont grâce aux apports des Experts savoir enquêter sur la traite en ayant pleine conscience des enjeux éthiques et déontologiques, en mettant au cœur de leur pratique la dignité des victimes et des
personnes fragiles.

En effet, touchant toutes les franges de la société, le phénomène de la traite soulève des questions sociales complexes et parfois taboues : les perceptions du travail des enfants, des droits des travailleurs étrangers, des rapports de classe ou de castes, le manque d’accès à une information juste sur les possibilités de migration régulière et sur les réalités de la migration irrégulière, la perception d’un manque de perspectives socio-économiques et les pressions familiales ou communautaires.

Le crime profite à la fois de la vulnérabilité des victimes, manipulées par des fausses promesses, et de l’impunité des employeurs ou des passeurs, qui sont rares à être dénoncés ou poursuivis.

Le rôle des médias, est donc primordial pour soulever ces questions auprès du grand public, amener la société à réfléchir aux causes qui sous-tendent le trafic et la TEH, à comprendre pourquoi et comment cela fonctionne. En informant le grand public, les journalistes œuvrent à prévenir le recrutement de potentielles victimes, alertées des escroqueries possibles, à informer les potentiels employeurs et trafiquants des risques qu’ils encourent, et à mobiliser les acteurs institutionnels et la société civile pour qu’ils se saisissent de ces questions pour participer à la sensibilisation, assister les victimes et poursuivre les coupables.

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