Santé/Sage femme : un regard sur le métier au Togo

Les sages-femmes sont célébrées chaque 05 mai dans le monde entier. Cette journée a été instituée pour rendre hommage à ces dames qui assistent les femmes enceintes tout au long de la grossesse et jusqu’à l’accouchement, en leur fournissant des soins prénataux, intrapartums et postnataux.

Cette journée, destinée à ces hommes et femmes qui jouent un rôle déterminant dans la vie de l’homme, est aussi une occasion pour voir les contours de ce métier ainsi que les risques qui en sont liés.

En effet, ces donneuses de vies contribuent activement à l’atteinte des objectifs de développement durable par leurs apports en matière de couverture sanitaire. Outre leur accompagnement des femmes enceintes, elles interviennent dans les services de planification familiale et d’autres services tels, le dépistage de cancer de seins et du col de l’utérus.

Alors que les sages-femmes étaient à l’honneur, il est judicieux de porter un regard sur ce secteur au Togo tout en considérant le regard des patientes et de la population sur ces sages-femmes. 

« Les sages-femmes sont les plus impolies et les plus méchantes dans le corps médical. Il faut avoir le courage de le dire et j’indexe directement celles du CHU Sylvanus Olympio. Elles parlent aux patients comme leurs domestiques et je parle en connaissance de cause puisque j’ai subi des injures lors de l’accouchement de mon premier enfant dans ce centre de santé », déclare Régina, une femme au foyer. Et de renchérir, Akou qui affirme avoir “reçu plusieurs coups aux cuisses avant d’enfanter ma fille Anita”.

Malheureusement, ce regard triste, porté sur ce corps de métiers, est beaucoup plus profond. En-dehors de ces dames suscités, beaucoup d’autres mères sont allés dans le même sens en ce qui concerne le travail des sages-femmes au Togo. Tout porte à croire que les patients subissent de façon régulière des violences lors de leurs accouchements.

Par contre les sages-femmes elles même n’admettent pas ce regard accusateur porté à leurs égards par les patients. Et ce, à juste titre. Tout comme dans tous les corps de métiers, on trouve aussi les brebis galeuses dans leurs corps. «  C’est l’un des risques du métier. La population ne reconnaît pas l’aide que nous lui apportons. La plupart des femmes surtout pour leurs premiers accouchements, refusent de faire des efforts pour éjecter le bébé, or un petit temps de négligence, suffit pour tuer l’enfant. Nous sommes donc obligées parfois de leur crier dessus pour leur faire exécuter le geste », explique Emmanuella MADJAGOU, sage femme de l’ONG SAR AFRIQUE. 

Et parfois, ce sont les conditions de travail qui peuvent expliquer une telle situation à en croire Emmanuella « Au CHU sylvanus Olympio par exemple, tu verras des fois quatre sages-femmes pour cinquante femmes en contraction et pire, les machines sont insuffisantes.»

Pour Lady YABRE, sage femme au CMS de Djagblé, les problèmes s’améliorent : « Je dirai que ce problème s’améliore et c’est maintenant difficile de voir une sage-femme insulter les femmes. Je ne dis pas que ça n’existe pas, mais c’est très rare. Mais les difficultés que nous rencontrons dans notre métier sont l’insuffisance voir l’indisponibilité du matériels et du personnel. »

Les sages-femmes sont au cœur de la prévention des décès de la mère et du nouveau-né, un programme qui tient à cœur à plusieurs gouvernements africains, mais le manque de matériel, de personnels sont de véritables handicaps à la réussite de ces programmes.

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