Togo/CACIT : du chemin à faire dans la lutte contre l’impunité

Le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) a dévoilé le 24 mars 2022, les résultats de son étude de base sur le fonctionnement des mécanismes de lutte contre l’impunité et les entraves au respect des engagements internationaux pris par l’État togolais dans la lutte contre l’impunité des actes de violations des droits de l’Homme et de la corruption. C’est dans le cadre de la mise œuvre de son « Projet IMPACT-Initiatives citoyennes pour l’efficacité des mécanismes de lutte contre l’impunité au Togo ».

L’éternelle mission du CACIT est d’offrir avec professionnalisme des services d’assistances juridiques, psycho médicales, sociales et de formation en vue de répondre aux besoins des victimes. C’est dans ce contexte que ses partenaires ont été servis ce jeudi sur son implication dans la lutte contre l’impunité des actes de violations des droits de l’Homme et de corruption au Togo.

Les activités essentielles tournent autour de l’accompagnement des victimes, la sensibilisation, la formation et le plaidoyer. Fort d’une belle entente avec les populations, il apparait judicieux pour les responsables du CACIT de lancer, en mai 2021, le « Projet IMPACT-Initiatives citoyennes pour l’efficacité des mécanismes de lutte contre l’impunité au Togo ». L’ambition est de contribuer au renforcement de l’accès équitable à la justice au Togo (Effet attendu 3.13 du Plan National de Développement). Avec plus d’engagement, ce projet a familiarisé les participants aux résultats du projet.

« Cette étude s’inscrit dans le cadre des réformes entreprises par le Togo pour améliorer son mécanisme de lutte contre les actes de violations des droits de l’homme. Les résultats ont révélé des insuffisances au plan normatif, institutionnel et opérationnel. Sur le premier aspect, il nous est revenu qu’il y a des décrets qui ne sont pas pris pour la mise en œuvre de certaines lois. Même si des conventions internationales ont été ratifiées par le Togo, il faut une application au plan national.”, a déclaré Wiyao Hodabalo Telou, consultant indépendant associé à cette rencontre.

Selon lui, “au plan institutionnel, il y a un problème d’indépendance des mécanismes qui sont sous l’influence des pouvoirs publics et cela entrave énormément leurs actions en terme de lutte contre l’impunité et violation des droits de l’homme. Au-delà de ça, ces mécanismes manquent énormément de ressources financières. Ce qui les limitait dans leurs actions; le manque de personnel pour étendre leurs actions à grande échelle et aussi le matériel”, explique Wiyao Hodabalo Telou.

Les acteurs de la société civile, étatiques et les institutions de la république, impliqués dans la lutte contre l’impunité ont été conviés à plus d’ardeur pour l’éradication de ce phénomène au Togo.

« L’impunité est un concept pluridimensionnel à connotation négative, érigée en déni de justice et en mutisme politique. Il s’agit pour une personne d’être à l’abri de toutes sanctions pour les fautes qu’elle a commises. Jean Richepin, un romancier français, expliquait avec justesse qu’« un crime n’est véritablement un chef-d’œuvre que si l’auteur reste impuni. D’autre part, l’impunité n’est complète que si la justice condamne un faux coupable ». Il s’agit donc d’un fléau qu’il faut dans un premier temps réduire, pour ensuite l’éliminer définitivement de notre société », a souhaité Me Claude AMEGAN, président du conseil d’administration du CACIT.

Il ne faut tout de même pas perdre de vue que le gouvernement a entamé des réformes notamment dans le secteur de la justice avec son programme national de modernisation depuis plusieurs années. Ainsi, un cadre juridique et institutionnel promeut le respect des droits humains, la justice sociale, la protection des personnes et des biens, l’indépendance du système juridictionnel et son aptitude à assurer l’application cohérente et uniforme des textes de loi.

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