Un plus grand nombre de personnes meurent par suicide chaque année que ce soit du fait du VIH, du paludisme, du cancer du sein, des guerres ou des homicides selon les dernières estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé. Et en 2019, d’après l’OMS, le Togo est le 8e pays en Afrique où les personnes se suicident le plus. Dans le monde une personne se suicide toutes les 40 secondes.
L’agence Onusienne de la santé rapporte que dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les personnes âgées de 20 à 35 ans constituent la tranche d’âge la plus touchée par le suicide alors que dans les pays à revenu élevé, il s’agit davantage des personnes âgées de 45 à 60 ans.
Selon une classification menée par l’OMS, le Togo fait parti des pays où 10 à 15 cas sur 100000 personnes se suicident. En 2019, le pays se retrouve à la 8ème place en Afrique dans le groupe de pays où les gens se suicident le plus », a déclaré à Radio Djena dans une émission, Kodjo TODJRO, Psychologue clinicien au CHU Sylvanus Olympio de Lomé. Il continue en précisant : »La situation est alarmante dans notre pays. Dans les consultations, ce que nous remarquons est que ces conduites suicidaires sont de plus en plus fréquentes à cause des souffrances psychologiques et avec la pandémie à Coronavirus qui est venue s’agripper à notre vie quotidienne, plusieurs personnes n’arrivent plus à s’en sortir. La vie chère et la pauvreté conduisent souvent au suicide ».
Lorsqu’on parle de suicide, il faut prendre en compte trois facteurs à savoir : les facteurs psychologiques (abus sexuels, choc émotionnel, licenciement…), les facteurs biologiques (maladies chroniques, dépression, troubles bipolaires…) et les facteurs sociaux économiques (victime de cynisme, accident, famine…).
« Le phénomène est sous estimé. On ne notifie pas toutes les conduites suicidaires qui parviennent dans nos services, ce qui fait que les chiffres que nous disposons ne reflètent pas la réalité. Et par manque d’études nationales, nous n’avons pas les données exactes et globales. Mais ce que nous constatons dans nos consultations, c’est que ces conduites suicidaires sont fréquentes. », a rappelé Kodjo Todjro.
« La tranche d’âge comprise entre 15 et 45 ans est très souvent prédisposée à des conduites suicidaires « , précise Dr Zinsou Selom DEGBOE, Psychologue clinicien.
Alors que le monde célèbre chaque 10 septembre, la journée mondiale de prévention contre le suicide, il est desormais grand temps de créer l’espoir pour susciter l’action, et lutter contre le phénomène en faisant comprendre à la population que vivre une situation douloureuse n’est pas la fin du monde. Et à tous ceux qui souffrent, il faut souvent partager ses problèmes afin que la société ne puisse un tant soit peu leur apporter une aide adéquate.
