Toilettes publiques : insalubres, elles nuisent à la santé

Le manque d’entretien des toilettes publiques dans la ville de Lomé est un véritable problème. Si elles sont rares, celles qui existent sont  construites dans les marchés, écoles ou administrations. Il est un peu plus de six heures du matin, Papito vient de finir le premier nettoyage des toilettes du marché de Doumasséssé. Pour lui qui effectue cette opération au moins deux fois par jour, la tâche n’est pas facile.

« Je lave les toilettes très tôt le matin et dans  l’après-midi mais il y a des usagers toujours prêts à fouler aux pieds les règles minimales d’hygiène », déplore-t-il. Et au sexagénaire d’expliquer que lorsque des clients entrent dans les toilettes, « ils défèquent n’importe comment, font les selles en bordure du trou du WC et d’autres crachent sur les murs et laissent leur morve partout dans les toilettes ».

Une accusation rejetée par des usagers rencontrés sur place. Ceux-ci estiment pour leur part; que le manque de propreté des lieux relève d’une mauvaise gestion. Délali  est commerçante. Elle refuse de fréquenter les toilettes du marché qu’elle trouve mal entretenues. « Je préfère aller dans les cours voisines que de fréquenter ces lieux qui regorgent de maladies », dit-elle. Un avis partagé par sa voisine d’à côté, Akligbé Yawa. «Je connais des personnes qui ont contracté des maladies en utilisant les latrines publiques du marché », confie-t-elle.

Qu’elles soient en apparence propres ou pas, ces toilettes suscitent de la méfiance aux usagers. L’utilisation quotidienne ou même occasionnelle, peut être à l’origine d’infection urinaire ou d’Infections sexuellement transmissibles (IST). Atsupi Awonon fréquente les toilettes publiques avec beaucoup de précautions. Elle trouve que même si souvent certaines toilettes semblent propres, elles constituent néanmoins un nid de microbes. « Les toilettes publiques sont sources de maladies. Un jour, j’ai eu besoin de me soulager et lorsque je suis entrée dans les toilettes, j’ai vu une tâche blanchâtre qui était déposée au bord de la cuvette. Et comme j’avais énormément besoin de me soulager, je me suis décidée à les utiliser », affirme-t-elle. Elle relate que pendant plus de six mois, elle a souffert d’une infection urinaire qui lui a coûté plus de 100 000 F CFA comme frais médicaux.

Les professionnels de la santé soutiennent que l’utilisation des toilettes publiques peut entrainer des infections, surtout quand celles-ci sont insalubres et si on n’utilise pas les produits qu’il faut pour la désinfection. «Si les toilettes ne sont pas nettoyées comme il le faut, les parasites restent sur la cuvette et toute personne qui s’y asseoit peut transporter les germes avec lui », précise Deh Ange-Marie, sage-femme.  Selon elle,  ces germes peuvent être des amibes, des trichomonas, des mycoses, des salmonelles qui sont responsables de la fièvre typhoïde. Mais aussi, certaines maladies sexuellement transmissibles, peuvent être contractées dans ces lieux. « Une personne qui transporte par exemple un germe de gonococcie sur une toilette publique, surtout celle pourvue de cuvettes, peut être moyen de contagion », souligne Mme Deh.

Dans cette situation de risques, les femmes sont plus exposées aux infections du fait   de leur physiologie. Pour l’entretien et l’assainissement des toilettes publiques, il est  recommandé aux gérants l’utilisation des produits tels que l’Ajax, l’eau de javel et les détergents (savon). Et de conseiller que pour les latrines publiques, il faut que les usagers utilisent du papier lotus pour nettoyer les toilettes pourvues de cuvette. Si c’est une toilette simple, ils doivent prendre des précautions pour ne pas trimbaler les organes génitaux sur des parties sales.

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