Togo/éducation : et si on uniformisait les tenues scolaires ?

Après trois mois de vacances, élèves, professeurs et inspecteurs ont repris ce lundi 16 septembre 2019 le chemin des classes au Togo pour l’année académique 2019-2020. Au Togo, les élèves portent des uniformes scolaires (kaki et corsage blanc pour les collégiennes et lycéennes). Ces tenues représentent les valeurs des écoles. Mais avec la création des écoles privées, le code vestimentaire diffère dans chaque établissement.

Le code vestimentaire scolaire régit différents éléments comme les couleurs à adopter, le type de vêtements à porter, la longueur minimale de certains vêtements comme les jupes des filles. Dans les écoles publiques, le vestimentaire est le même, contrairement aux établissements privés. Le code vestimentaire de certains élèves frôle la dépravation. D’où la question de l’uniformisation des uniformes scolaires.

Entre tenues classiques et modernes…

Nombreuses sont les écoles qui ont adopté une tenue propres à leur établissement. On y voit les insignes de l’école imprimées dans les tissus. L’idée est saluée par certains acteurs de l’éducation, mais il est souhaitable de revoir la qualité du tissu avant de passer aux impressions. 

Mais en ce qui concerne la tenue confectionnée, Alexandre ADOGNON, psychopédagogue pense qu’il faut laisser les enfants et parents confectionner des tenues modernes. « La tenue scolaire, c’est l’ensemble de ce que l’enfant doit mettre pour se sentir à l’aise à l’école et être prêt à acquérir l’éducation. Et surtout confectionner des tenues modernes pour les enfants, de même que les chaussures et sa coiffure. Il ne faut pas obliger les enfants à porter ce qu’ils ne veulent pas. La psychologie ne cautionne pas ça », confie-t-il.
« En principe, l’uniforme doit se limiter à la couleur. C’est aux enfants et aux parents de choisir les modèles » a-t-il complété.

Pourquoi uniformiser les tenues ?

Le plus souvent, les élèves des écoles privées sont assimilés aux jeunes apprentis couturiers et coiffeuses. Une situation qui a été à la base de la mise en place des macarons adoptés par les établissements scolaires pour mettre une différence entre les élèves et les apprentis. Malgré ces mesures, les confusions persistent. 

Certains parents approuvent l’idée de l’uniformisation. « On avait imposé la coiffure simple pour les filles dans tous les établissements. Cela a eu son effet, donc pour les tenues, je suis complètement d’accord. Vivement, cette décision de la part des autorités », a indiqué Madame Lawson dont la fille fréquente une école privée à Bè, un quartier de Lomé.

Essi, une mère de trois enfants, n’est pas du même avis. « Uniformiser les tenues scolaires ne signifie pas qu’il y aurait une différence entre les élèves et apprentis. Pourquoi vouloir faire remarquer que ces derniers ne sont pas des élèves. C’est une question de conscience. L’uniforme n’empêche pas les apprenants, surtout les jeunes filles de mal se comporter ».

Alexandre Adognon, spécialiste de l’éducation, appel plutôt à la conscience des élèves, et des parents. Pour lui uniformiser la tenue scolaire imposerait à ce qu’on l’uniformise aussi chez les apprentis.

Appliquer l’uniformisation des tenues des élèves, pourrait lutter contre le mauvais habillement des jeunes comme ce fut le cas pour les coiffures sur les bancs de l’école. Cette décision pourrait éviter des frustrations et des dénigrements à certains élèves qui ne disposent pas des moyens nécessaires pour s’offrir chaque année de nouvelles tenues.

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