Togo/Santé mentale : la FETAPH œuvre pour une collaboration entre leaders religieux et médecins

Les maladies mentales constituent des handicaps souvent voilés et dont beaucoup ignorent les facteurs. La plupart du temps, des explications spirituelles sont prêtées aux manifestations relevant de ces maladies. Pour palier le problème, la Fédération Togolaise des Associations de Personnes Handicapées (FETAPH), en collaboration avec Handicap International Togo a organisé ce 25 janvier 2022, un atelier pour échanger avec les leaders religieux en vue d’obtenir une collaboration entre religion et médecine moderne pour un traitement plus approprié des maladies mentales au Togo.

Imams, prêtres, pasteurs de différentes congrégations religieuses chrétiennes et prêtres vodou étaient au rendez-vous ce mercredi pour une discussion autour de ce sujet crucial qui est la santé mentale. Ces différentes personnalités constituent des cibles potentielles sur la base desquelles vont s’établir de nouvelles directives pour un travail symbiotique entre la religion et la médecine moderne pour l’amélioration des problèmes liés à la santé mentale selon Wazam Batouani, spécialiste en santé mentale et paneliste de l’atelier. « Ces cibles ont été identifiées comme étant des acteurs de la santé mentale et comme la santé mentale est un domaine pluridisciplinaire, on n’a pas voulu les occulter. C’est une opportunité pour nous, de les croiser et de savoir ce qu’eux aussi, ils font », a-t-il déclaré.

Une brève généralité a été présentée à l’assemblée en rapport aux dimensions de la santé mentale, à savoir, celle positive, la détresse psychologique réactionnelle et les troubles psychologiques. Il a été question de détailler à l’assistance, les bases ainsi que les facteurs et les signes précurseurs de nombreuses maladies mentales.

Pour la Fédération Togolaise des Associations de Personnes Handicapées (FETAPH), organisatrice de l’événement, l’initiative est d’abord une sensibilisation non seulement à l’endroit des leaders religieux, mais aussi à l’endroit de la population qui aux premiers signes de maladie mentale accourt dans les lieux religieux et négligent les soins médicaux. « C’est très important pour nous d’avoir ces échanges-là avec les leaders religieux, parce que le côté spirituel de la maladie mentale est beaucoup plus développé par eux. L’aspect médical, l’aspect psycho-social n’est pas vraiment pris en compte. Quand il y a un problème au niveau d’une personne qui est en détresse, c’est toujours vers les responsables religieux qu’on a recours. Mais il faut aussi prendre en compte l’aspect médical, faire diagnostiquer et faire suivre cette personne par un psychologue », affirme Kolani Bom’lani Justine, responsable suivie évaluation à la FETAPH et point focal santé mentale

Un débat bien nourri a suivi les présentations entre les leaders religieux, chacun essayant d’apporter sa pierre à l’édifice avant de conclure à la fin sur une collaboration mutuelle des deux parties pour un traitement complet des maladies mentales. « Lorsque nous prenons un patient, il a une religion et donc lorsqu’il a un trouble mental, il va à l’hôpital…. Il faut collaborer. Il faut amener le membre à l’hôpital et on peut faire la prière en parallèle ou alors dès que le patient quittera l’hôpital », conclu Wazam Batouani.

Cette campagne de sensibilisation à l’initiative de la FETAPH et associés reste des plus pertinente à la vue des patients mentaux de plus en plus observés.

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