C’est Noël, quels jouets offrir aux enfants ?

Dans quelques heures c’est Noël. Un moment de fête et de joie pour les enfants parce que c’est la période de l’année où ils ont droit à un cadeau. Mais qu’est ce qu’il faut offrir à son enfant (fille et garçon) ? C’est une question que se pose la plupart des parents qui parfois laissent les enfants faire leur choix.

Mercredi 22 décembre 2020, il est 8h30. l’étalage de jouets de Honora aux abords du marché de Totsi est bien fourni pour accueilir les clients. Quelques minutes plus tard, deux dames, mamans d’enfants en bas- âge, sont venues acheter des jouets. Elles souhaitent acheter des jeux vidéo pour les garçons, une poupée et un piano pour les filles. Quand la revendeuse leur propose des jouets de guerre, elles affichent un non catégorique.

«Nous avons la responsabilité d’apprendre à nos enfants qu’aucun problème ne se règle par la violence. Enseignons à nos enfants que les armes les plus puissantes sont l’intelligence et le dialogue. On ne peut pas d’un côté leur dire que c’est mal de faire la guerre, leur inculquer des principes de non-violence et, de l’autre, les laisser se battre avec des kalachnikovs en plastique ! », s’indigne Odile l’une des mamans.

Et, à sa copine de renchérir : « Jouer avec un pistolet à billes revient à jouer avec des balles : ça fait mal. Jouer au paintball ou au laser Game, c’est reproduire des combats. Par contre , les jeux vidéo stimulent l’intelligence de l’enfant. Une fille peut apprendre à prendre soin d’un bébé avec sa poupée ou s’intéresser  à la cuisine avec certains jouets. Et, c’est là que nous trouvons l’intérêt de les leur offrir chaque fois que l’occasion se présente».

Un peu plus loin au carrefour Limousine, Lassey profite de sa pause-déjeuner pour acheter des jouets à ses deux garçons. Il choisit un char de guerre et un pick up. Comme l’aurait souhaité ses enfants.. «Mon fils ainé a toujours affirmé qu’il voudrait embrasser plus tard le métier de militaire. L’année passée il a eu un pistolet à eau et à billes cette fois, ce sera un char. Pour moi c’est juste un jouet, je ne crois pas que cela aura des incidences sur son comportement dans l’avenir. La preuve, mes parents m’ont aussi offert des jouets armes dans mon enfance mais aujourd’hui je ne suis pas devenue une personne violente » , explique le père de famille, informaticien dans une société de la place.  

Les jouets de guerre n’ont pas forcément bonne réputation. Preuve à l’appui, certaines maisons de fabrication ont pris la décision de retirer sur le marché  les imitations jugées trop réalistes. Ainsi, plusieurs parents, interrogés sont froids à l’idée de donner des jouets de guerre à leurs enfants.

«Le cadeau de Noël établit un contrat social entre l’enfant et le donateur » : Achille Sodegla, enseignant vacataire à l’Université d’Abomey Calavi

Les cadeaux que nous faisons aux enfants en période de fin d’année plus précisément à Noël s’apprécient sous trois angles.  En science sociale  nous ne parlons pas de cadeau mais de don. La théorie de Marcel Boz estime que le don établit une sorte de réciprocité en la personne à qui vous faites un don et suppose que d’une manière ou d’une autre, vous aurez le retour soit par cette même personne soit par une tierce personne.  

Et c’est ça qui révèle la valeur anthropologique des dons que nous faisons pour les fêtes de fin d’année. La valeur du don peut être matérielle mais ça peut revenir sous une autre forme. La deuxième chose c’est l’aspect identitaire qui enfreint le culturel et qui est en lien avec la théorie de Marcel Boz. Parce que le contrat social que ce don établit entre nous et la personne à qui nous faisons le don, entraine  un aspect identitaire. Ne pas le faire chaque année par exemple, on se sentirait un peu gêné ou en face d’une redevabilité envers cette personne. Et puis, puisque beaucoup le font, cela rentre dans nos habitudes.

Ensuite, ce qui touche l’enfant qui ne reçoit pas de cadeau, ce sont les questions psychologiques qui relèvent du psychosocial. S’il est privé de dons pendant que tout le monde en reçoit, il se sent frustré, isolé et n’est plus en interaction avec ses amis. L’enfant doit recevoir coûte que coûte un don peu importe sa valeur des mains de ses parents. C’est l’occasion pour les parents de tenir leurs promesses pour renforcer cet aspect psychosocial

Enfin, pour la manifestation de la théorie de don, Marcel Boz suppose que le donateur doit au lieu de regarder l’enfant à qui il fait ce don, se regarder soi-même pour savoir que ce n’est pas à l’enfant qu’on le fait mais ce don nous reviendra sous une autre forme.

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1 commentaire
  1. Roger AZONDJAGNI L'utilisateur dit

    Article très pertinent et bien écrit . Félicitations

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