Togo : échecs scolaires, une pilule dure à avaler par les apprenants

Déception, dépression et moqueries, les candidats recalés aux examens trouvent la pilule trop amère. Il faut juste faire l’expérience pour cerner la véracité du sentiment d’un apprenant au sortir d’un examen pour lequel il est recalé. 

Échouer après une année scolaire perturbée par la pandémie à coronavirus, est inacceptable. « Quand mon nom ne s’est pas affiché après consultation sur mon téléphone, j’ai failli tomber dans les pommes. J’étais sûre de réussir. Après tous ces mois passés à la maison à réviser, la voie était balisée pour une réussite éclatante. Je visais même la mention très bien au BAC1», nous confie Aline, 16 ans, élève en 1re D. Diane, recalée au baccalauréat 1re partie série A4, n’accepte toujours pas le verdict des membres du jury. L’adolescente de 15 ans est restée cloîtrée dans sa chambre pendant trois jours après les résultats. 

« J’ai été très surprise par mon échec ; tellement j’étais sûre de mes capacités. Ceci d’autant plus que j’étais toujours parmi les trois premiers de ma classe de CP1 jusqu’en 1re. Je ne me reconnais pas dans les notes affichées sur mon relevé », confie-t-elle d’un ton colérique. Samuel, 13 ans, recalé au brevet d’étude de premier cycle (BEPC), a le regard fuyant à la simple écoute de la voix de ses désormais ex camarades de classe. 
Selon lui, après les résultats, ces derniers l’évitent. Ils ne l’invitent plus pour des parties de cartes et d’autres activités ludiques. «J’ai étudié mes leçons normalement pendant toute l’année. Mais à voir mes notes, on dirait que je consacrais mon temps à d’autres choses », a-t-il expliqué.

« Les jours qui ont suivi, je ne voulais parler à personne. Même au simple bonjour, je ne répondais pas », confesse Elom, candidate malheureuse au baccalauréat première partie série D. «Je ne m’amuse plus, je ne sors plus. J’ai l’impression que les gens dans la rue, se moquent de moi quand je passe. J’ai honte », ajoute-t-elle esseulée derrière le comptoir de sa maman.
Pour les esprits fragiles, ils ne sont pas loin de toucher le fond. Certains ont même eu recours au suicide comme seule porte de sortie de ce tourment. «Vous êtes certainement au courant qu’un garçon s’est suicidé cette année à Adidogomé après avoir échoué au BAC1. Les élèves comme moi qui accordent une importance particulière aux études, vivent très mal leur échec », se désole Jérémie.

De la nécessité donc pour les parents de soutenir ou d’accompagner leurs enfants dans ces situations d’échec où les recalés ont souvent du mal à accepter cette dure réalité. Ce qui conduit et prédispose souvent aux tentatives de sucuide.

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